Nos Émotions: Fardeaux ou Ressources?
Incontournable et vaste sujet que nos émotions!
Elles se manifestent quotidiennement qu’on le veuille ou non. Certains les tiennent à distance au risque de les accumuler parfois dangereusement, d’autres se laissent submerger sans parvenir à prendre le dessus.
Physiologie de nos émotions
Concrètement une stimulation extérieure ( de notre environnement) crée une réaction intérieure (de nos pensées, nos souvenirs) qui à son tour provoque une réaction dans notre corps et plus précisément dans notre système limbique. Les glandes et hormones entrent dans la danse provoquant des ressentis plus ou moins forts et/ou agréables. Et voilà que surgit une vague de colère suite au déversement de cortisol, d’adrénaline et de testostérone! Ou la joie via l’afflux de dopamine, sérotonine et d’endorphines.
Dernièrement l’épigénétique va même encore plus loin dans ses découvertes puisque des travaux montrent que la qualité de notre microbiote intestinal influe sur les fonctions et la chimie de notre cerveau, donc sur le comportement, les humeurs et la santé mentale d’un individu.
A partir de là me direz vous, comment faire pour ne pas subir ces émotions?
Si mes émotions sont le fruit d’un processus totalement inconscient et automatique (voire primaire) comment puis-je en tirer parti?
Une émotion ça sert à quoi?
Au fond ressentir des émotions c’est comme disposer d’une boussole. Selon le contexte dans lequel elles surgissent, elles induisent des réactions, des comportements qui parfois nous sauveront la vie. L’émotion est un indicateur, parfois de danger, ou de bien-être , qui nous orientera dans la prise de décision.
Le plus important à garder en tête c’est qu’une émotion est toujours juste pour celui qui la ressent en ce qu’elle témoigne de sa réalité intérieure. Et c’est pour cela qu’elle n’est pas discutable.
Mais sa plus grande utilité en terme de connaissance de soi et d’évolution est de nous offrir la possibilité de nous connecter à nos besoins.
Car chaque émotion nous informe qu’un de nos besoin n’est pas respecté.
Ainsi
✔︎ la Peur nous convie à être rassuré(e)
✔︎la Colère réclame du changement et à faire respecter nos limites
✔︎la Joie appelle le partage
✔︎la Tristesse est un appel au réconfort et à l’intégration
✔︎le Dégout nous porte à l’évitement.
✔︎la Honte nous parle d’acceptation et d’estime de soi
Etc…
Le meilleur moyen de ne pas subir ses émotions et d’en tirer avantage c’est de comprendre le message qu’elles tentent d’amener à notre conscience. Et d’agir en conséquences.
Certes la société nous dit que ce n’est pas bien d’être en colère ou jaloux, et pourtant grâce à ces ressentis je peux affiner mon questionnement intérieur et agir au mieux de mes intérêts. Bien sûr il ne s’agit pas de laisser libre cours à sa colère par exemple mais d’entendre le message qu’elle contient. De se repositionner pour agir différemment et pouvoir dire où sont les limites acceptables et quels changements de vie sont nécessaires.
Si je suis jaloux(se) de quelqu’un il ne s’agit pas de savoir si c’est bien ou non, mais de comprendre que quelque chose que cette personne a me manque. Dès lors comment dois-je faire, agir dans ma propre vie pour l’obtenir?
Utiliser les émotions en leur donnant du sens permet d’améliorer considérablement sa qualité de vie. Et d’apaiser le flot émotionnel.
Mais parfois la réaction émotionnelle peut sembler disproportionnée, exagérée. Dans ce cas que faire?
Le poids du vécu
Nos expériences de vie nous façonnent et nous conditionnent à des réponses neurologiques et biochimiques types.
Avec la 1ère expérience de Peur nait la 1ère réaction face à la peur. Plus ou mois couronnée de succès. Elle pourra être réajustée aux expériences suivantes, ou pas…
Tout dépend en fait de la Perception que nous en avons. Car c’est là que tout se joue. Dans la Perception.
Car notre cerveau gère des millions d’informations chaque jour. Il doit donc pour en faire le tri user de filtres. Et le 1er d’entre eux est le danger (car sa mission prioritaire c’est la survie).
Il focalisera davantage sur ce que nous percevons comme dangereux. Si mon expérience m’amène à une attitude de méfiance, des événements même anodins pourront déclencher la peur, voire attirer des situations potentiellement risquées Et c’est alors une spirale, un cercle vicieux qui se met en place puisque le Mental utilise ces événements pour justifier la méfiance et la peur (« j’avais bien raison de me méfier ») qui ne pourront qu’augmenter.
À l’opposé il y a les émotions verrouillées, celles qui ne nous sont pas accessibles. Certains ne savent pas se connecter à la joie, d’autres n’ont pas accès à la colère. Ce qui sera tout aussi délétère puisque des besoins fondamentaux seront ainsi refoulés.
Pour compliquer un peu plus le tableau il faut aussi y ajouter les schémas familiaux et culturels car nous sommes le produit d’une histoire trans-générationnelle. Nos ancêtres ont mis en place des modes de fonctionnement (suite à des événements qui ne sont pas toujours parvenus jusqu’a nous) dont nous sommes inconsciemment tout ou partie les héritiers.
Revenir à un état de bien-être
Un excès de colère peut devenir destructeur tout comme l’absence de joie nous assèchera. Sans compter les répercussions sur notre santé.
Quand nos émotions nous pilotent et que nous en devenons esclaves, qu’elles nous aveuglent au point de ne plus faire les bons choix il est temps de faire une pause.
Concrètement cela passe par le corps:
✔︎RES-PI-RER. Parce qu’en situation de stress émotionnel la 1ère chose que l’on fait c’est de se mettre en apnée. Et physiologiquement ça n’aide pas!
✔︎revenir à l’intérieur de soi par des pratiques telles que le yoga, la méditation, etc..
✔︎prendre temporairement ses distances avec les éléments stressants et se rapprocher de la nature.
Ces temps de pause permettent d’amorcer une réflexion en profondeur sur son propre mode de fonctionnement ainsi que celui de sa famille:
✔︎De noter ce qui est source de souffrance dans la vie, les comportements et habitudes mis en place (quitte à solliciter l’entourage bienveillant qui aura un autre point de vue). Les déclencheurs émotionnels et la réaction associée.
✔︎De noter en parallèle ce que l’on souhaiterait à la place.
✔︎De noter des similitudes de comportement dans l’arbre généalogique. Repérer des modes de fonctionnement identiques, en lien peut-être avec une histoire spécifique.
✔︎D’être le plus honnête possible avec soi-même mais aussi très indulgent. Il ne s’agit pas de se flageller ou de se dévaloriser.
✔︎De faire appel à des thérapeutes qui pourront accompagner sur ce chemin de transformation, car seul il est compliqué de prendre conscience de mécanismes inconscients puissants (c’est comme vouloir lire un texte le nez sur la feuille)
En conclusion, les émotions sont un formidable outil de connaissance de soi pour peu qu’on s’intéresse au message qu’elles contiennent. Elles rendent chaque humain et chaque parcours uniques.
Partir à la découverte de ses émotions c’est explorer sa vérité intime et s’offrir l’opportunité de reprendre sa vie en mains, lui donner une nouvelle trajectoire en harmonie avec soi-même.
